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vendredi 12 août 2011

Aline de Lima, l'aventure de la chanson sans label (LE MONDE, 11/08/11)


"Je m'appelle Aline de Lima, je suis auteur-compositeur-interprète, et je suis Brésilienne." La jeune chanteuse, sourire lumineux, présente son nouvel album, Maritima, sur YouTube. La vidéo est simple, parsemée d'explications sur le processus de création et d'extraits de ses nouvelles chansons. Cette liberté de se présenter ainsi à son gré sur Internet, de manière décontractée, Aline de Lima la doit à la décision de s'autoproduire.

Jusqu'alors, son parcours était on ne peut plus classique : ses rythmes brésiliens mâtinés d'influences françaises ou africaines séduisent la compagnie phonographique Naïve, en 2005, et Arrebol, son premier album, produit par le Brésilien de New York Vinicius Cantuaria, sorti en 2006, est accompagné d'une campagne marketing qui permet à la chanteuse de se faire connaître. La réception est à la hauteur des attentes, avec 16 000 copies écoulées. Un second album suit en 2008, Açai, réalisé avec le Japonais Jun Miyake, qui ne tutoiera quant à lui que les 10 000 ventes.

Le chiffre n'a rien de déshonorant, mais la crise du disque passe par les bureaux de Naïve et l'étau financier se resserre autour des artistes dits "à faible potentiel commercial". "Les labels ne peuvent plus faire le travail de développement qu'ils faisaient d'habitude. Si on ne marche pas du premier coup, on est jeté comme des mouchoirs en papier", explique Aline de Lima, 32 ans, qui vit à Paris depuis bientôt douze ans. Naïve se désengage peu à peu, jusqu'à la séparation, d'un commun accord, en 2010.

L'histoire est monnaie courante dans le milieu, mais elle suscite une remise en question angoissée : "Je croyais que c'était uniquement de ma faute si les choses allaient mal. J'ai plongé dans une vraie crise existentielle." Le "destin" va se manifester sous la forme d'un fan qui la contacte sur son blog. Bouleversé par sa reprise de Septembre, de Barbara, il lui propose de financer un projet d'album. Un contrat de mécénat s'ensuit auquel Aline de Lima ajoute ses économies.

La jeune femme a retenu quelques leçons de ses années chez Naïve, qu'elle appelle en riant son "université" musicale, et apprend le reste sur le tas. Son studio d'enregistrement, elle le promène "dans sa poche" pendant six mois : un vieil ordinateur, des câbles, des micros, un logiciel de montage et de mixage. Les musiciens la retrouvent dans sa chambre, à Paris, ou l'accueillent chez eux, au Brésil. L'association loi 1901 qu'elle a créée pour l'occasion, Arrebol Music, lui permet de les rémunérer et servira de "label" officiel. Sans contraintes, le travail est intimiste, apaisé, et clôt en acoustique une trilogie d'albums qui rendent hommage à la musique de son pays et de sa région, le Maranhão, et intègre à chaque fois une chanson du répertoire français.

De nouveaux adeptes

Maritima, qui aura coûté environ 8 000 euros, est sorti officiellement sur la plupart des plate-formes numériques le 21 juillet, à un prix inférieur à ceux pratiqués par les labels : 8 euros. La publicité est difficile à mettre en place, mais Aline de Lima communique désormais grâce à ses comptes Twitter et Facebook, où 400 personnes la suivent. Elle utilise des agrégateurs indépendants tels que CDBaby pour distribuer ses morceaux sur iTunes ou Spotify. Là où Naïve régulait sa présence sur Internet, ses vidéos sur YouTube, plus ou moins improvisées, font aussi de nouveaux adeptes.

Ses pairs sont surpris, lui demandent comment elle s'en est sortie. "Il faut une détermination de lion", dit-elle, en précisant que ce type d'aventure ne convient pas à tout le monde. L'intégrité de Maritima fait aujourd'hui sa fierté et offre une solution à ce qu'elle appelle la "rupture" profonde que vit le milieu de la musique, de plus en plus dominé par des questions d'argent : assumer tous les aspects de son oeuvre, "à l'image d'un peintre". Si la viabilité financière de l'entreprise n'est pas assurée, Aline de Lima ouvre aujourd'hui la voie avec grâce.

Laura Cappelle

© 2011 ARREBOL MUSIC - www.alinedelima-music.com

2 commentaires:

Rita Siriaka a dit…

Ola Aline, Me chamo Rita, sou jornalista e gostaria de te entrevistar para um programa da Radio Exterior da Espanha.
Por favor entra em contato a través de facebook para "intercambiar" contatos.
Obrigada,
Rita.

Rita Siriaka facebook.

esanches a dit…

Aline: Sou jornalista, também nascido em Caxias, Maranhão. Estive aí na França em 2009 mas ainda não sabia de você.

Tenho interesse em adquirir seus três trabalhos já lançados e, também, fazer uma entrevista por escrito, via e-mail ou Facebook.

Caso queira mais informações sobre mim, visite minha página, em meu nome, no Facebook.

Aguardo seu contato.

Meus e-mails: edmilsonsanches@uol.com.br ou esanches@jupiter.com.br

Grato por imprimir qualidade e "maranhensidade" nos seus trabalhos.

EDMILSON SANCHES